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Ton foie, chef d’orchestre caché de la ménopause

  • Photo du rédacteur: Sophie Carrera
    Sophie Carrera
  • 16 sept.
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 17 sept.

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Tu as peut-être déjà entendu parler du cimicifuga, de la sauge ou du houblon comme de plantes « miracles » pour calmer les bouffées de chaleur et traverser plus sereinement la ménopause. Beaucoup de femmes testent ces solutions, parfois avec espoir, parfois avec scepticisme. Pourtant, une remarque revient souvent : « Sur moi, ça ne marche pas. »

Et si le problème ne venait pas de la plante en elle-même, mais de ton corps qui n’arrive pas à l’utiliser correctement ?


Il existe un organe clé dans cette histoire : le foie. Il agit comme un filtre et un chef d’orchestre. Il transforme, recycle et neutralise non seulement ce que tu manges ou bois, mais aussi les médicaments et les plantes.

Quand il est en bonne santé, ton équilibre hormonal est mieux régulé et tes chances de ressentir les effets bénéfiques des compléments augmentent. Mais quand il est surchargé, tout peut se brouiller.


L’erreur fréquente est de penser qu’il suffit d’ajouter une plante à son quotidien pour que tout change. En réalité, si ton foie est fatigué, elle risque de rester inefficace, voire de créer des effets indésirables.


Cet article va t’expliquer pourquoi ton foie est central à la ménopause et comment l’aider pour tirer le meilleur parti des solutions naturelles.



Pourquoi le foie est-il si important à la ménopause ?

Le foie est l’un des organes les plus polyvalents du corps humain. On le réduit souvent à son rôle de « filtre » qui neutralise l’alcool ou les toxines. Mais il accomplit en réalité plus de 500 tâches quotidiennes.

Pendant la ménopause, certaines de ces fonctions deviennent essentielles.


La première est le métabolisme des hormones. Le foie intervient directement dans la transformation et l’élimination des œstrogènes. Quand il fonctionne bien, il permet de maintenir un équilibre hormonal plus stable, même en période de fluctuations. Quand il est en difficulté, les œstrogènes s’accumulent ou au contraire sont éliminés trop vite, ce qui accentue les symptômes comme les bouffées de chaleur, les migraines ou les troubles digestifs.


La deuxième fonction est la détoxification. Tout, je dis bien tout, ce que tu consommes (aliments, médicaments, compléments, plantes médicinales) passe par lui.

Plus la charge est importante, plus son travail se complique. Cela explique pourquoi certaines femmes tolèrent mal des plantes pourtant réputées sûres, comme le cimicifuga, alors que d’autres en ressentent des bénéfices réels.


Enfin, le foie joue aussi un rôle dans la gestion de l’énergie. Il stocke le glucose sous forme de glycogène et le libère quand le corps en a besoin. Un foie saturé peut entraîner des fringales, des coups de fatigue ou une baisse d’endurance. Ces petits signaux, souvent banalisés, révèlent pourtant un terrain affaibli.


Une étude* publiée dans une revue scientifique en 2021 a montré que les femmes souffrant de stéatose hépatique non alcoolique présentaient des symptômes de ménopause plus intenses que celles sans atteinte du foie. Ce lien direct entre santé hépatique et intensité des troubles est encore peu connu, mais il mérite d’être pris en compte.



Plantes et foie : une relation plus complexe qu’on ne le croit

Les plantes comme le cimicifuga ou la sauge ont fait l’objet de nombreuses recherches. Une méta-analyse Cochrane de 2020 a conclu que le cimicifuga pouvait réduire la fréquence et l’intensité des bouffées de chaleur, mais avec une efficacité variable selon les études.

Ce qui ressort souvent, c’est que l’état de santé général, et notamment celui du foie, conditionne la tolérance et les résultats.

Des cas rares d’atteintes hépatiques ont été rapportés chez des femmes prenant du cimicifuga, même si le lien de causalité n’a pas toujours été établi.

Cela ne signifie pas que la plante soit dangereuse en soi, mais qu’elle peut devenir problématique si elle est ajoutée à un foie déjà surchargé.

La même logique s’applique à d’autres plantes utilisées à la ménopause : elles sont efficaces dans un terrain équilibré, mais moins tolérées si l’organe est fatigué.


Le piège le plus courant est d’accumuler. On ajoute une tisane, puis un complément, puis un traitement, sans se demander si l’organisme est prêt à accueillir tout cela. Le foie, lui, n’a pas de bouton pause. Il continue à trier, métaboliser et recycler tant bien que mal, jusqu’à ce que les symptômes persistent ou s’aggravent.



Ce qui fatigue ton foie au quotidien

On pense rarement au foie tant qu’il ne « fait pas mal », mais de nombreuses habitudes de vie l’épuisent progressivement. L’alcool est bien sûr l’un des premiers facteurs de surcharge, même en petite quantité consommée régulièrement.

Le sucre raffiné et les plats industriels très transformés créent aussi une pression importante, en forçant le foie à gérer en continu un excès de graisses, d’additifs et de glucose.

Les graisses saturées, présentes en excès dans les charcuteries et certains produits laitiers, compliquent encore son travail.

À cela s’ajoutent les médicaments et compléments alimentaires pris sans interruption, parfois en accumulation, qui mobilisent les voies de détoxification hépatique.


Même certaines habitudes quotidiennes, comme un manque de sommeil, une sédentarité marquée ou un stress chronique, limitent sa capacité de régénération.

Ces facteurs n’agissent pas séparément, ils se cumulent. Et c’est ce cumul qui peut expliquer pourquoi une plante censée soulager les bouffées de chaleur reste sans effet, ou pourquoi les symptômes persistent malgré des efforts répétés.


Reprendre conscience de ce qui nuit au foie est une étape indispensable pour alléger sa charge et lui permettre de redevenir ce chef d’orchestre silencieux mais essentiel.



Comment soutenir son foie pour mieux profiter des solutions naturelles ?

La première étape est de penser en termes de terrain plutôt qu’en termes d’ajouts.

Avant d’accumuler les plantes, il est essentiel de s’assurer que le foie n’est pas saturé.

Cela commence par de petits ajustements simples :

  • réduire l’alcool,

  • limiter le sucre raffiné

  • privilégier une alimentation riche en légumes, notamment ceux de la famille des crucifères comme le brocoli ou le chou, qui aident à moduler le métabolisme des œstrogènes.


L’activité physique joue aussi un rôle important.

Le mouvement stimule la circulation sanguine et soutient la fonction hépatique.

Même une marche quotidienne régulière aide à réduire la stéatose et à améliorer la détoxification naturelle.


Certaines plantes douces sont traditionnellement utilisées pour soutenir le foie, comme le pissenlit, le romarin ou le desmodium. Elles ne sont pas des solutions miracles, mais elles peuvent aider à préparer le terrain avant une cure de plantes plus ciblées sur la ménopause.

Là encore, il est recommandé de rester dans la mesure et de demander un avis médical si l’on prend déjà des traitements.


Les bénéfices sont réels : un foie soutenu rend les plantes comme le cimicifuga ou la sauge plus efficaces et mieux tolérées. Cela peut faire la différence entre une cure qui ne donne aucun résultat et une amélioration nette des symptômes.



Le foie est trop souvent le grand oublié de la ménopause.

On se concentre sur les hormones, les bouffées de chaleur, les solutions rapides, mais on néglige cet organe qui conditionne pourtant la réussite de toutes ces approches.

En réalité, la bonne question n’est pas seulement « Quelle plante pour mes bouffées de chaleur ? », mais plutôt « Dans quel état est mon foie pour accueillir cette plante ? »


La première action concrète que tu peux poser est simple : observe tes habitudes.

Moins d’alcool, un peu plus de légumes amers et crucifères, une marche quotidienne, et déjà ton foie sera mieux préparé.


Si tu as déjà essayé une plante sans résultat, ne te décourage pas. Peut-être que ton foie avait besoin d’un coup de pouce avant toi.

Prends ce temps, soutiens-le, et observe si tes symptômes évoluent différemment. C’est parfois dans ces petits ajustements que la différence se joue.


J’insiste d’ailleurs longuement sur ce point dans mon livre La périménopause, un corps en transformation, une femme (r)évolution. Le premier pilier que j’y développe est justement le foie, car il représente la base sur laquelle tout le reste repose. Comprendre son rôle et en prendre soin, c’est se donner les moyens de mieux vivre cette période de transition.


Et toi? Prends-tu conscience que le problème de l'efficacité des compléments alimentaires pouvait prendre racine dans le foie ?




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