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Sous pilule depuis des années ? Quels sont les vrais risques à la périménopause ?

  • Photo du rédacteur: Sophie Carrera
    Sophie Carrera
  • 18 août
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 18 sept.

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« Je prends la pilule depuis mes 25 ans, je n’ai jamais eu de souci… mais est-ce encore une bonne idée maintenant que j’ai 45 ans ? ».

Beaucoup de femmes se posent cette question en silence. Si la pilule a longtemps été un symbole de liberté et de contrôle, la quarantaine vient bousculer les certitudes. Le corps change, parfois sans prévenir. La fatigue s’installe, l’humeur varie, le sommeil devient plus léger.

Mais ces signes sont-ils liés à l’âge, aux hormones ou à la contraception elle-même ?

Difficile de faire la part des choses quand la pilule continue de réguler artificiellement les cycles.


À l’approche de la périménopause, il devient essentiel de comprendre ce que la prise prolongée de pilule peut impliquer.


Je te propose un éclairage sur les effets d’une contraception hormonale au long cours, les risques méconnus, et les options possibles pour retrouver une lecture claire de ce qui se passe réellement dans le corps.



Pourquoi est-ce si important de le savoir passé 40 ans ?

L’équilibre hormonal commence à se modifier, tu ne le vois pas mais tu peux en ressentir les premiers effets. Les ovulations deviennent irrégulières, les taux d’œstrogènes et de progestérone fluctuent, et les premiers signes de périménopause peuvent apparaître.


Pourtant, chez une femme sous pilule combinée, ces variations sont complètement masquées. La pilule impose un cycle artificiel, avec des saignements de privation réguliers, qui n’ont plus rien à voir avec un véritable cycle menstruel.


Beaucoup de femmes pensent alors que tout est stable, tout est sous contrôle. En réalité, il est fréquent que la fertilité ait déjà fortement baissé, voire que la ménopause soit installée en arrière-plan, sans que cela ne soit perceptible.


Ce décalage entre ce que le corps vit et ce que la contraception laisse transparaître peut avoir des conséquences : diagnostic retardé, traitement inadéquat, ou sentiment de ne plus se reconnaître dans son propre fonctionnement.


Les risques ? De quoi on parle exactement ?

Le premier risque associé à la prise prolongée de pilule après 40 ans est d’ordre cardiovasculaire.

Il est bien documenté que la pilule augmente le risque de thrombose veineuse, d’accident vasculaire cérébral et d’infarctus du myocarde.

Ce risque devient significatif surtout si d’autres facteurs sont présents : tabac, surpoids, hypertension ou antécédents familiaux. C’est pourquoi de nombreuses recommandations internationales conseillent de reconsidérer cette méthode contraceptive passé 45 ans, sauf en cas de très bonne tolérance et de suivi médical rapproché, car à cet âge, le profil hormonal change et le risque d’effets indésirables (thrombose, hypertension, troubles métaboliques) augmente, nécessitant une évaluation régulière du rapport bénéfice/risque.


Un autre enjeu important est le masquage des signes hormonaux.

Sous pilule, il devient difficile de savoir si les cycles sont encore actifs, si l’ovulation se produit ou si les ovaires ont déjà cessé de fonctionner. Les repères naturels disparaissent, ce qui empêche d’observer les changements subtils qui annoncent la transition vers la ménopause.

Cela complique également l’identification de certains symptômes comme la fatigue persistante, troubles du sommeil, irritabilité, baisse de libido... qui peuvent apparaître en arrière-plan.


Souvent attribués au stress, à l’âge ou au mode de vie, ces signaux peuvent pourtant refléter un déséquilibre hormonal. Sans prise en charge précoce, ils risquent de s’intensifier et d’altérer la qualité de vie.


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Sur le plan métabolique, le foie joue un rôle central dans la dégradation des hormones de synthèse. Une prise quotidienne pendant 10, 15 ou 20 ans peut finir par solliciter intensément cet organe, surtout si d’autres facteurs de charge sont présents : stress chronique, alimentation déséquilibrée, exposition environnementale.

Certaines femmes observent alors une sensibilité accrue à certains aliments, des migraines plus fréquentes, ou des difficultés digestives qu’elles ne relient pas forcément à la pilule.


La question du risque cancéreux est plus nuancée. Les données scientifiques indiquent une légère augmentation du risque de cancer du sein chez les femmes sous pilule, notamment après 40 ans.

Une large étude danoise rapporte un risque accru de cancer du sein de 20  % chez les utilisatrices actuelles ou récentes, variant selon la durée d’utilisation et n’épargnant pas les femmes plus âgées. (voir les études en complément ci-dessous pour plus d'infos). En revanche, il existe une réduction avérée du risque de cancer de l’ovaire, de l’endomètre et du côlon.


Le choix de continuer ou non doit donc se faire en fonction du contexte individuel, des antécédents médicaux, et des préférences personnelles.


Sur le plan intime, certaines femmes ressentent une baisse progressive de la libido, une sécheresse vaginale ou une diminution du plaisir, sans comprendre pourquoi. La pilule peut réduire la quantité de testostérone libre circulante, ce qui affecte la sensibilité, le désir et la réponse émotionnelle.

Ces effets sont souvent tus, banalisés ou attribués à l’âge, alors qu’un changement de méthode contraceptive peut parfois rétablir l’équilibre.



Pourquoi les effets de la pilule sur la libido sont souvent banalisés ?

Les impacts de la pilule sur le désir sexuel restent rarement abordés en consultation, pour plusieurs raisons.

D’abord, le sujet de la sexualité féminine demeure encore entouré de tabous : beaucoup de femmes hésitent à évoquer une baisse de libido par crainte de jugement ou par gêne.


Ensuite, les symptômes sont souvent attribués à d’autres causes comme la fatigue, le stress, la routine de couple, l'âge... sans vraiment envisager un lien avec la contraception.


Du côté médical, ce sujet n’est pas toujours spontanément abordé, faute de temps ou parce que l’attention se porte surtout sur l’efficacité contraceptive et la tolérance générale.


Certaines femmes elles-mêmes normalisent ces changements, pensant qu’ils font simplement partie de la vie. Ainsi l’effet potentiel de la pilule sur la libido reste sous-estimé, alors que des solutions existent dans certains cas, pour améliorer la situation.



Tu te sens concernée ?

Si tu te reconnais dans ce portrait prise de pilule au long cours, plus de 40 ans, fatigue inexpliquée ou doutes sur ton cycle, tu n’es pas seule.

De nombreuses femmes vivent cette transition sans avoir les clés pour comprendre ce qui se joue réellement.


La première étape consiste à en parler à un·e professionnel·le de santé formé·e à la question de la contraception en périménopause. Un arrêt temporaire de la pilule, sous contrôle médical, peut permettre d’observer si les cycles reprennent. Cela ouvre aussi la porte à un bilan hormonal potentiel même si peu efficient, si besoin.


Cela permet aussi à revenir à une forme d’écoute de soi, plus fine, plus organique, est souvent libérateur.

Il existe d’autres méthodes contraceptives, plus respectueuses du rythme naturel, et des solutions pour accompagner les symptômes hormonaux sans tout bouleverser.


Ce sujet mérite une parole claire, loin des injonctions ou des peurs. Car derrière la question de la pilule, c’est une autre question qui émerge.. Suis-je encore en phase avec ce dont mon corps a besoin aujourd’hui ?



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