Matcha : rumeur de décès, vrais risques et bonnes pratiques
- Sophie Carrera
- 20 sept.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 sept.
On a lu ce mois de septembre 2025, qu’une femme serait « morte à cause du matcha ». Vrai ou intox ? On fait le tri et on te donne des repères simples pour en profiter sans te mettre en danger.
Tu as peut-être vu passer des posts alarmants sur le matcha. Récemment, plusieurs médias ont raconté l’histoire d’une femme hospitalisée pour anémie sévère, aggravée par sa consommation régulière de matcha ce qui a semé la confusion avec un décès.
En fouillant des sources crédibles, aucun cas récent de décès directement attribué au matcha en boisson n’est documenté. En revanche, on connaît des effets indésirables possibles (anémie par mauvaise absorption du fer, excès de caféine, et plus rarement atteintes hépatiques surtout avec extraits concentrés de thé vert en compléments).
Tu vas comprendre ce qui est réellement établi, pour qui le matcha peut poser problème, et comment le consommer sereinement.
Pourquoi en parler sérieusement ?
Depuis début septembre 2025, plusieurs médias ont relayé l’hospitalisation d’une femme de 28 ans consommatrice de matcha, ce qui a été confondu sur les réseaux avec un décès.
À ce jour, je n’ai trouvé aucune source crédible rapportant un décès directement imputable à la boisson « thé matcha » elle-même. Les articles vérifiables parlent d’une anémie sévère et de symptômes cardiaques transitoires, suivis d’une sortie de l’hôpital, pas d’un décès. Autrement dit, l’alerte porte sur des effets indésirables possibles, pas sur une mortalité documentée liée à la boisson matcha.
Cette mise au point est importante. Le matcha est une poudre de thé vert riche en polyphénols. Comme toutes les boissons à base de thé, il peut diminuer l’absorption du fer non héminique lorsqu’il est pris au moment des repas, et il apporte de la caféine qui peut gêner le sommeil ou majorer palpitations et nervosité chez les personnes sensibles.
Ces points sont connus de longue date en nutrition et ont été rappelés récemment dans des synthèses et études expérimentales.
Sur l’absorption du fer, l’effet inhibiteur du thé concerne surtout le fer non héminique d’origine végétale. La baisse d’absorption est nette quand le thé est pris avec le repas, mais s’atténue lorsqu’on espace la boisson d’au moins une heure.
Des revues et essais métaboliques confirment ce mécanisme, et des cas cliniques récents ont décrit des anémies liées à une consommation répétée de thé chez des sujets à risque.
Ce n’est pas un « poison » en soi, c’est une interaction nutritionnelle bien caractérisée.
Sur la caféine, l’autorité sanitaire américaine considère qu’un apport quotidien total d’environ 400 mg est généralement sans danger pour la plupart des adultes, avec des sensibilités individuelles très variables.
Une tasse de matcha peut apporter une quantité significative de caféine selon la dose de poudre employée (entre 60 à 70mg / tasse style Mug), ce qui justifie d’en tenir compte dans l’addition journalière caféine (café : 80-120mg/tasse, thé, sodas, compléments pour maigrir à base de thé par exemple).
Sur le foie, le signal concerne surtout les extraits concentrés de thé vert utilisés en compléments alimentaires, parfois à visée « minceur ». Les infusions traditionnelles sont globalement considérées comme sûres dans les usages habituels.
Où se situe le vrai risque, et pour qui ?
Le risque concret se concentre chez les personnes déjà prédisposées à la carence en fer par exemple en régime végétarien ou végane strict, en périodes de besoins accrus, ou présentant des réserves basses si elles boivent systématiquement du thé au moment des repas ou prennent du matcha quotidiennement sans tenir compte du timing.
Dans ces contextes, l’inhibition de l’absorption du fer par les polyphénols peut contribuer au déséquilibre et entretenir une anémie.
Des auteurs ont rapporté en 2024 un cas d’anémie sévère après une consommation répétée de thé, ce qui illustre un mécanisme possible sur un terrain vulnérable.
Cela ne signifie pas que le matcha rende anémique tout le monde, mais que la vigilance s’impose lorsque plusieurs facteurs de risque s’additionnent.
À l’inverse, chez l’adulte en bonne santé, qui espace sa tasse de matcha des repas et ne dépasse pas des apports raisonnables de caféine, les données observées de grande ampleur sur le thé vert en général sont plutôt rassurantes, avec des associations neutres ou favorables sur la mortalité cardiovasculaire.
Recommandations pratiques et niveau de preuve
D’un point de vue pratique, l’essentiel est de gérer le timing et la dose. Boire le matcha en dehors des repas riches en fer réduit l’interférence avec l’absorption, et l’on peut optimiser l’assimilation du fer alimentaire en associant de la vitamine C au repas lorsque c’est pertinent.
Sur le plan de la sécurité au niveau du foie, l’évitement des compléments concentrés de thé vert sans avis médical est un principe de précaution raisonnable au vu des avis d’agences et des cas publiés.
La boisson matcha consommée comme un thé reste, elle, dans un cadre d’usage traditionnel généralement sûr, sous réserve de rester attentif à son propre ressenti (digestion, sommeil, palpitations).
Pour conclure ...
On a confondu rumeur et réalité : il n’y a pas de décès avéré lié à la boisson matcha. L’histoire qui a circulé parle d’une hospitalisation pour anémie, pas d’une issue fatale. Le matcha n’est ni un poison ni une potion miracle : c’est une boisson qui demande juste un peu de bon sens.
Si tu veux en profiter sereinement, garde une consommation raisonnable, bois-le à distance des repas riches en fer, fais attention à la caféine si tu es sensible, et évite les compléments d’extrait de thé vert sans avis médical.
Si tu es sujette à l’anémie ou très fatiguée, un simple bilan peut rassurer et aider à ajuster tes habitudes.
L’idée, c’est de rester informée sans paniquer : on garde le matcha, mais on le boit intelligemment.
Et toi? Quelle est ta consommation de thé Matcha? Savais-tu qu'il fallait espacer ta consommation de certains de tes repas?
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